[4. Droits de douane]

Les droits qui frappent les marchandises étrangères constituent pour l’État la troisième voie de taxation à la consommation. Mais le problème des exportations et des importations, des droits à payer ou des détaxes à accorder, n’est pas uniquement un problème budgétaire. Le rôle des frontières est tellement universel et met en question tant de principes différents qu’il y a peu de choses à en dire ici, sinon qu’au point de vue fiscal leur existence est indispensable. Mais calculer le montant des droits qui doivent frapper telles ou telles marchandises selon des bases de départ théoriques est positivement impossible. Tout dans ce domaine est affaire d’expérience, d’empirisme et de savoir-faire; une bonne politique douanière ne constitue qu’un chapitre d’une bonne politique générale. Et une bonne politique générale se juge à ses fruits, a posteriori. Ses fruits seront bons ou mauvais selon l’art avec lequel une politique sera conduite. Certes, mais en parlant de politique générale, on peut alors parler de principes généraux. Et il est certain alors que, si les principes qui guident la politique d’un pays sont mauvais, ce n’est pas l’art avec lequel cette politique est appliquée qui pourra transformer le mal en bien. Le mal est la guerre et le bien c’est la paix. Seuls les principes chrétiens pacifient, car tout le reste est fondé sur des considérations de force et de suprématie. Tout le reste mène inexorablement à la violence et à la guerre.